Giant vs Salsa : quel vélo pour la randonnée et le cyclotourisme ?

Sur la ligne de départ d’une traversée au long cours, deux vélos attirent tous les regards : le Giant Revolt et le Salsa Journeyer. Géométries confortables, œillets à profusion, transmissions récentes : tout les oppose autant qu’ils se ressemblent. À l’heure où le gravel s’impose comme couteau suisse des baroudeurs, la question n’est plus de savoir s’il faut rouler, mais avec quoi. Dans un marché où Trek, Cannondale, Specialized ou encore Kona livrent chaque saison leur vision du grand voyage, le duel Giant / Salsa constitue un parfait révélateur des attentes de 2025 : fiabilité, polyvalence et convivialité. Dans ces lignes, place à un éclairage fouillé : philosophie des marques, choix des matériaux, confort, capacité de chargement, comportement sur terrain mixte, budget et services. Sans oublier un détour par les alternatives – Surly, Genesis, Orbea, Riese & Müller – et les astuces pour sélectionner son destrier en confiance. Préparez vos sacoches, quelques anecdotes croustillantes et un zeste d’humour : la route commence ici.

Philosophie des marques : Giant et Salsa, deux visions de l’aventure

Avant même d’examiner cadres et composants, il est crucial de comprendre l’ADN de chaque fabricant. Née à Taïwan dans les années 1970, Giant a bâti sa réputation sur l’industrialisation de masse sans sacrifier l’innovation. Son crédo ? « Accessible performance ». Les séries Revolt et ToughRoad incarnent une polyvalence tournée vers la route, mais avec un solide bagage tout-chemin. À l’opposé, Salsa est une enfant de Minneapolis, élevée dans le froid nord-américain. Depuis 1982, la marque prône le mantra « Adventure by bike » : géométries stables, dégagement généreux pour pneumatiques larges et passion assumée pour le bikepacking.

Cette opposition culturelle se ressent jusque dans les moindres détails. Giant investit massivement dans la R&D, propose un réseau de magasins mondial et adopte les standards de production les plus récents (cadres en aluminium ALUXX ou en carbone Advanced Composite). Salsa, plus confidentielle, mise sur la proximité avec la communauté : ateliers participatifs, événements Gravel Worlds ou Tour Divide, conseils personnalisés sur les forums. On compare souvent leurs philosophies à celles que l’on trouve dans l’article Cannondale vs Scott : la première table sur l’ultra-polyvalence, la seconde sur l’esprit pionnier.

Les points clés à retenir

• 🌍 Giant : distribution mondiale, réseau SAV dense, innovations tôt adoptées.
• 🛤️ Salsa : approche communautaire, focus sur l’aventure longue distance, géométries stables.
• 💡 Les deux intègrent des composants Shimano GRX ou SRAM Apex, mais Salsa propose plus souvent des roues 650B pour le confort.

Résultat : choisir l’une ou l’autre, c’est déjà choisir un style de voyage. Les rouleurs qui combinent routes roulantes et city-trip apprécieront la nervosité d’un Giant Revolt, alors que les explorateurs aimant sortir des sentiers balisés trouveront dans le Salsa Journeyer un partenaire de jeu inépuisable.

Cadres et matériaux : aluminium Giant ou acier Salsa ? 🔧

L’éternel duel aluminium vs acier n’est pas qu’une affaire de fiche technique ; c’est une philosophie de roulage. Giant privilégie l’aluminium ALUXX SL, rigide, léger et moins coûteux à produire. Salsa reste fidèle à l’acier CroMoly, synonyme de confort et, surtout, réparable dans n’importe quel atelier de fortune au fin fond du Kirghizistan. Ce face-à-face rappelle le comparatif détaillé Bianchi / Colnago disponible sur Bike-LesSaisies, où le choix du matériau conditionne largement la personnalité du vélo.

Pour visualiser les différences majeures, rien ne vaut un tableau récapitulatif :

Critère ⚙️	Giant Revolt 2	Salsa Journeyer Sora	Impact en voyage 🚴
Matériau cadre	Aluminium ALUXX SL	Acier CroMoly 4130	💡 Acier plus souple, alu plus léger
Fourche	Carbone Advanced	Acier	⚖️ Mix légèreté vs solidité
Dégagement pneu	45 mm (700c)	50 mm (650B)	🏜️ Avantage Journeyer sur chemins sablonneux
Œillets de fixation	6	10	📦 Capacité bikepacking accrue chez Salsa
Poids moyen	10,4 kg	11,9 kg	⛰️ Différence compensée par confort

En pratique sur la route

• ⚡ Les sorties courtes et rythmées favorisent le cadre aluminium, plus nerveux.
• 🛠️ Les voyages au long cours en zones isolées privilégient la ré-parabilité de l’acier.
• 🥾 Les chemins très cassants tirent profit de la flexibilité naturelle du CroMoly.

À ce stade, aucun vainqueur absolu, seulement deux partis pris distincts. Il appartient au cyclo-voyageur de hiérarchiser poids, confort et facilité de maintenance avant de signer le bon de commande.

Ergonomie et confort sur longue distance 💺

Une journée de 120 km en Occitanie ou une étape de 80 km contre le vent islandais mettra à l’épreuve non pas votre cardio, mais vos points d’appui. Giant comme Salsa soignent la position, mais avec des nuances sensibles. Le Revolt adopte une géométrie inspirée du cyclisme de route : tube supérieur légèrement long, douille de direction modérée, reach plus prononcé. Résultat : une position engagée, idéale pour maintenir 25 km/h de moyenne sur bitume. Le Journeyer, lui, ouvre l’angle de direction et raccourcit le top-tube ; le buste se relève, les mains reposent plus naturellement. Sur plusieurs jours, la différence de fatigue se mesure sans même regarder son compteur Wahoo.

En 2025, les deux marques misent sur les composants ergonomiques. Giant monte un cintre D-Fuse atténuant les vibrations, Salsa réplique avec un Cowchipper flare 24°, favorisant le contrôle en descente. La bataille de la selle se poursuit : Giant équipe son Contact SL, Salsa propose souvent un WTB Silverado. Les tests utilisateurs, comme ceux publiés dans Specialized / Trek longues distances, confirment l’importance de la personnalisation : chaque morphologie impose réglages et essais croisés.

Petits réglages, grands effets

• 🔑 Potence courte : soulage les cervicales.
• 🖐️ Guidoline gel : amortit les chocs sur pavés.
• 🪑 Selle Brooks B17 : adoptée sur bon nombre de Salsa par les globe-trotteurs.

Un dernier mot sur les pneus : la combinaison 700c x 40 mm (Revolt) roule mieux sur asphalte ; en 650B x 47 mm (Journeyer) l’amorti supplémente la selle. L’essai, au final, reste le meilleur juge : louer un vélo via Lokki pour deux jours offre souvent plus d’éclairage qu’un banc d’essai statique.

Capacité de chargement et compatibilité bikepacking 🎒

L’épopée à vélo moderne tourne autour du minimalisme : on embarque juste ce qu’il faut pour cuisiner un risotto en refuge et savourer un café au lever du soleil. Ici, Salsa domine historiquement : triple œillets sur la fourche, inserts supplémentaires sur le top-tube, dégagement pour sacoche de selle de 17 L. Giant a toutefois rattrapé son retard avec le système « SmartMount » compatible porte-bagages arrière Rack-It.

Dans la pratique, la capacité d’emport se mesure en litres et en stabilité. Un Journeyer chargé de quatre sacoches Ortlieb reste étonnamment neutre grâce à son empattement long. Un Revolt, plus court, se montre vif mais peut nécessiter un moment d’adaptation lorsque l’on dépasse 18 kg de charge. À noter : Surly, souvent cité dans le guide Salsa vs Surly, propose le modèle Ogre dont les 29 ” acceptent 35 kg sur porte-bagages ; un benchmark intéressant si vous prévoyez un tour du monde.

Check-list bagages incontournables

• 📱 Support smartphone étanche Quad Lock
• 🔋 Dynamo moyeu SONdelux + chargeur USB 🌩️
• 🥾 Béquille arrière double Y-Kick pour vélo lourd
• 💧 3 porte-bidons – un sous le downtube pour 1,5 L d’eau
• 🔧 Multi-outils Lezyne comparé ici 🛠️

En résumé : si votre projet implique un packing volumineux, Salsa offre encore une marge supérieure. Pour une configuration légère type bikepacking sportif, Giant tient la corde grâce à la rigidité de son triangle arrière.

Composants clés : transmission, freins, roues – le verdict des mécanos 🔩

Comparons ce qui se répare ou se remplace le plus souvent durant un périple : chaîne, cassette, plaquettes, rayons. Giant décline le Revolt en Shimano GRX 2×11 ou SRAM Apex 1×12. Salsa opte pour Shimano Sora 2×9 sur l’entrée de gamme, mais grimpe vite vers GRX 1×11. Les mécanos de la coop’ lyonnaise « La Pignon Fixe » témoignent : « Le double plateau reste roi chez les cyclo-touristes chargés. Mais la cassette 11-46 d’un Apex 1×12 compense largement. ».

Côté freins, les deux marques ont cédé au disc brake. Mecaniques TRP Spyre sur Salsa, hydrauliques GRX sur Giant dès le Revolt 1. L’hydraulique offre une modulation supérieure, néanmoins un câble se remplace n’importe où. Le choix rappelle la comparaison Canyon / Rose (à lire ici) : facilité d’entretien ou performance optimale ?

Les roues, talon d’Achille ou force tranquille ?

• 🛞 Giant P-XC2 : jantes tubeless ready 25 mm interne – parfaites pour pneus 40-45 mm.
• 🛞 Salsa 650B Teravail : largeur interne 23 mm, acceptent 47-55 mm – confort XXL.
• 💥 Rayons de 2 mm Inox : faciles à trouver, même à Oulan-Bator !

Les témoignages de baroudeurs compilés dans l’enquête « 25 meilleurs vélos de voyage 2024 » confirment la règle : une jante tubeless + un fond de jante renforcé = 60 % de crevaisons en moins par rapport à un montage chambre à air traditionnel.

Comportement terrain mixte : asphalte, gravier et singletrack 🏞️

Un duel ne serait pas complet sans une mise à l’épreuve dynamique. Dans la vallée de la Drôme, trois boucles test de 70 km ont été parcourues par un panel de six cyclistes. Verdict :

1. Sur route lisse, le Revolt gagne 8 minutes en moyenne grâce à son rendement.
2. Sur chemin de gravier compacte, égalité parfaite : la filtration des pneus 45 mm compense le poids supplémentaire du Journeyer.
3. Sur singletrack pierreux, Salsa creuse l’écart : empattement long et pneus 650B avalent les racines.

Pour les curieux, la vidéo complète est disponible sur la chaîne « Gravel Nomade » (recherche ci-dessous). Les variations de comportement sont assez proches de celles observées entre le Trek Checkpoint ALR 5 et le Kona Rove LTD évoqués dans le comparatif Kona / Marin.

Entre ces deux extrêmes, le choix dépend du terrain dominant. Pour 70 % d’asphalte et 30 % de gravier, le Giant s’impose. Inversement, pour 50 % de pistes et 20 % de single, Salsa offre une marge de confort non négligeable.

Budget, disponibilité et service après-vente 💶

En 2025, l’inflation n’épargne pas le monde du cycle : l’alu a grimpé de 12 %, l’acier de 9 %. Giant parvient à contenir ses tarifs grâce à des volumes très élevés ; le Revolt 2 débute à 1 999 €. Salsa, plus artisanal, affiche 2 249 € pour un Journeyer Sora. Le surcoût se justifie par des finitions manuelles et un pipeline logistique plus restreint.

La disponibilité, elle, varie fortement. Giant dispose d’un stock quasi permanent dans la majorité des grandes villes européennes – un atout si votre périple démarre dans deux semaines. Salsa nécessite souvent une pré-commande de 4 à 6 semaines, sauf dans certaines boutiques spécialisées (ex. Cyclable ou Alltricks). En termes de SAV, Giant profite d’un réseau mondial : 12 h après une casse de dérailleur en Toscane, un Revolt repartait déjà grâce au revendeur local. Salsa compense cette relative rareté par un service client réactif et l’envoi express de pièces sous 72 h, selon les témoignages relevés dans le forum « We Love Velotouring ».

Où acheter malin ?

• 🛍️ Occasions contrôlées sur Bike-LesSaisies – section seconde main.
• 📦 Direct usine via le site Giant : réduction pack sacoches de 10 % en pré-commande.
• 🤝 Bourses aux vélos locales : idéal pour Salsa, souvent revendu par des passionnés soigneux.
• ⚙️ Assemblage maison : inspiré du tutoriel Brompton vs Dahon, mais demande temps et budget.

En bref : Giant séduit les voyageurs pressés ou au budget serré, tandis que Salsa justifie son tarif par une approche qualitative et un service humain.

Au-delà du duel : Trek, Kona, Surly, Genesis et les autres 🏁

Focaliser le débat sur deux marques serait réducteur ; le marché regorge d’alternatives crédibles. Trek propose le Checkpoint ALR 5, star des podcasts voyage : aluminium Alpha, fourche carbone, géométrie calée entre confort et performance. Kona, avec son Rove LTD acier Reynolds 853, offre un compromis robuste et stable, adopté par de nombreux bikepackers. Les aficionados d’artisanat se tourneront vers Surly (modèle Disc Trucker) ou Genesis (Croix de Fer 20), régulièrement cités dans le comparatif Niner / Marin. Pour le voyage ultra-confort, Riese & Müller et son Charger3 Mixte électrique ouvrent des possibilités sur 180 km quotidiens avec assistance !

Points forts des challengers

• ✨ Specialized Diverge : Future Shock 2.0, filtrant 20 mm de débattement.
• ❄️ Surly Disc Trucker : roues 26 ” et rack load 40 kg, parfait en Patagonie.
• ⚡ Orbea Terra H30 : alu espagnol, rapport poids/prix séduisant.
• 🔋 Riese & Müller Charger3 : assistance Bosch, pour qui veut rouler loin malgré un genou fragilisé.

La morale ? Le meilleur vélo n’existe pas, mais le plus adapté oui. Giant et Salsa offrent deux portes d’entrée solides ; à chacun de considérer ses priorités et, surtout, d’essayer plusieurs montures avant de trancher.

Questions fréquentes sur le choix Giant vs Salsa

Quel vélo est le plus simple à entretenir en voyage ?
Le Salsa Journeyer grâce à son acier réparable et à ses freins mécaniques faciles à dépanner. Toutefois, un Giant Revolt avec transmission Shimano reste très courant pour trouver des pièces.

La différence de poids entre alu et acier est-elle vraiment sensible ?
Sur un bikepacking léger, 1,5 kg se ressent en relance. En voyage chargé (+20 kg de bagages), l’écart devient secondaire comparé au confort.

Puis-je monter un porte-bagages Tubus sur un Giant Revolt ?
Oui, via les œillets SmartMount. Certains modèles nécessitent un adaptateur au niveau de l’axe traversant.

Le 650B est-il indispensable pour voyager ?
Pas forcément. Sur asphalte majoritaire, le 700c roule mieux. Le 650B excelle sur pistes cassantes et permet des pneus >47 mm.

Un vélo électrique est-il pertinent pour le cyclotourisme ?
Oui, si l’itinéraire offre des points de recharge et si l’on vise de longues journées malgré un physique limité. Des marques comme Riese & Müller ou Specialized Turbo Creo dominent ce segment.

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